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Petibou2fam
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29 septembre 2011

"Je suis pas humain."

J'ignore si mes affinités naturelles m'encouragent à rencontrer des personnes partageant cette opinion. Ce que je sais, c'est que plus le temps passe, et plus je rencontre de personnes "non humaines", selon leurs mots. Il m'arrive également d'émettre cette hypothèse.

Mais pourquoi donc un être vivant de génotype humain ne se sentirait-il pas "humain" ? Après tout, ce sont nos gênes qui nous catégorisent dans une espèce telle qu'on les a répertoriées. D'un point de vue génétique, un humain est un humain. Cette sensation d'imposture, de non intégration vient peut-être de notre système de vie. Certains ont du mal à se faire "une vie", ne l'ayant pas vue de cette manière. On peut espérer plus de la vie que travailler pour gagner son pain, en ayant quelques distractions. On peut espérer un but plus utile ou plus important. Alors l'absence de preuve de l'existence d'une telle chose perd. Au final nous sommes bien insignifiants, chacun que nous sommes. Tout dépend de l'échelle, de l'envergure.

Peut-être se sent-on différent. Différent de la "normalité" du moment. En dehors du coup, des tendances actuelles. On voit les choses évoluer, mais parfois ces évolutions nous dérangent, ne nous paraissent pas être "la bonne voie". De nos jours, les jeunes sont de plus en plus dépravés et irrespectueux. Nos parents pensaient sans doute la même chose de notre génération. Et leurs parents de la leur. Peut-être évolue-t-on vers une société sans tabous et sans règles. La liberté pure, au dépend de celle des autres. Faire ce qu'on veut, quand on veut. Est-ce réellement le nirvana ? J'en doute si fortement. Les règles, la conscience de l'autre et le respect me semble essentiels à la vie communautaire. Si chacun faisait ça loi, le chao règnerait, et la loi du plus perfide se ferait.

Chacun souhaite être reconnu et aimé pour ce qu'il est. Mais est-on chacun seulement capable de reconnaître et aimer les gens tels qu'ils sont ? On ne peut pas prétendre à un respect qu'on exerce pas, si on le force, ce n'est pas plus du respect que de la crainte.

Est-ce respecter les gens que d'exiger qu'ils soient conformes à des critères ? Est-ce respectueux d'une personnalité qui s'est forgée d'une vie que de s'arrêter à son image attribuée par le hasard naturel ?

Se sent-on inhumain de ne pas répondre aux critères des tendances actuelles ? Se sent-on inhumain de bafouer ses valeurs pour s'y conformer ? Se sent-on inhumain d'être différent ? Si c'est effectivement le cas, il me semble que c'est grave. C'est dans la diversité que règnent l'adaptation et l'évolution. La survie. Ce sont la diversité et le hasard qui ont fait de la vie ce système complèxe et incroyablement généreux que nous connaissons.

Si l'on se sent inhumain d'être différent, qu'est-ce que l'humain ? Cherche-t-on à se rapprocher des machines ? Parfaitement conformes et fonctionnelles, sans aléas autre que les pannes, dues pour la plupart à l'erreur humaine ? Rien de plus productif en effet. Rien de moins vivant.

La vie est peut-être une erreur après tout. La diversité du monde vivant est bien due à des erreurs génétiques. Nous parasitons la planète qui nous héberge, juste comme les parasites contre lesquels nous nous évertuons à lutter.

En tout cas on est là, et on se fait du mal. Et on nous fait du mal.

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